Les kystes des maxillaires sont des cavités vides ou remplies de liquide creusées dans le squelette des maxillaires. Il s’agit de « fausses tumeurs » dont le diagnostic avec les vraies tumeurs kystiques (aménoblastome par exemple) est souvent difficile. C’est dire l’intérêt de leur ablation complète suivie d’une analyse microscopique (étude anatomo-pathologique).
1. Le Kyste « dentaires » ou « radiculo-dentaire » d’origine inflammatoire
Conséquence d’une lésion inflammatoire non traitée de l’apex dentaire (sommet intra-osseux de la racine dentaire) c’est le plus fréquent des kystes des maxillaires. De taille variable comprise entre 0,5 à plusieurs centimètres de diamètre) la cavité constituée est revêtue d’une membrane (épithélium) qui se décolle facilement de l’os. Son centre contient un liquide le plus souvent jaunâtre, visqueux parfois franchement purulent. Radiologiquement, il s’agit d’une image radio-claire (tonalité liquidienne), régulière, plus ou moins volumineuse et sertie d’une condensation osseuse linéaire mieux définie.
Le plus souvent silencieux, les kystes péri-apicaux deviennent parfois douloureux quand le processus inflammatoire s’exacerbe ou quand se développe un abcès (surinfection). Non traités les kystes péri-apicaux s’accroissent lentement. L’exérèse chirurgicale avec le curetage soigneux du tissu péri-apical (éventuellement la suppression de la dent en cause) aboutit à la guérison. Si le sac kystique est incomplètement enlevé, un kyste résiduel, parfois volumineux peut se former dans la même région quelques années plus tard.
2. Les Kystes d’origine dentaire ou kystes odontogènes
Ces kystes sont développés à partir de germes dentaires. On distingue : les kystes primordiaux, les kystes épidermoïdes, les kystes dentigènes, les kystes de la gencive et les kystes épithéliaux calcifiés et enfin les kystes essentiels.
2.1 Le kyste primordial.
Il représente une des variétés les plus rares des kystes odontogènes. Résultant d’une dégénérescence kystique d’un germe dentaire avant la formation de l’émail et de la dentine, il se trouve en lieu et place d’une dent en situation normale, d’une dent surnuméraire ou d’une dent en situation anomale. Après exérèse chirurgicale, ce kyste présente une grande propension aux récidives, par suite d’une énucléation difficile laissant persister des lambeaux épithéliaux de la paroi kystique.
On rattache à cette variété de kystes deux formes particulières :
a) Le Syndrome de Gorlin et Goltz (Naevomatose basocellulaire). Il s’agit d’une maladie héréditaire transmise selon un mode autosomique dominant où s’associent des kystes primordiaux multiples et des malformations complexes : syndromes naevoïdes cutanés, kystes épidermoïdes, calcinose dermique, malformations squelettiques (bifidité costale, aspect court du 4ème métacarpien, anomalies rachidiennes), manifestations oculaires et neurologiques, hypogonadisme masculin et tumeurs ovariennes.
b) Le kyste périodontal latéral. Il constitue pour la plupart des auteurs une variété de kyste primordial développé à, partir d’un germe surnuméraire. Situé au contact d’une dent vivante, il ne doit pas être confondu avec un kyste apico-radiculaire latéralisé. Son évolution est favorable sans récidive après exérèse chirurgicale.
2.2 Le kyste épidermoïde ou Kératokyste odontogène
C’est une variante évolutive des kystes primordiaux mais peut aussi, beaucoup plus rarement, naître à partir d’un kyste dentigène ou d’un kyste radiculo-dentaire. Découvert dans la 3ème ou la 4ème décade, il siège plus volontiers à la mandibule au voisinage de la troisième molaire ou de la branche montante.
Cliniquement, il déclenche des douleurs et une tuméfaction de l’os et des parties molles. Radiologiquement, l’image géodique est uni ou multiloculaire, à contours polycycliques. Parfois, il contient une dent incluse. Il peut provoquer une résorption des racines dentaires à son contact. Ce kyste présente une grande tendance extensive, s’accompagnant parfois d’une voussure voire d’une perforation de la corticale justifiant son exérèse chirurgicale large. Sa cancérisation (carcinome épidermoïde) a été rapportée à titre exceptionnel.
2.3 Le kyste dentigène ou kyste folliculaire ou kyste péricoronaire.
Plus fréquent que le kyste primordial, ce kyste provient d’une dégénérescence tardive du follicule dentaire après formation de la couronne. Il siège au contact d’une dent incluse en particulier la 3ème molaire inférieure mais aussi la 3ème molaire supérieure et de la canine du maxillaire supérieur. Cliniquement, il se révèle par des douleurs, une tuméfaction ou des déplacements dentaires. La radiographie montre une lacune radio-claire, circonscrite, bien limitée cernant la couronne d’une dent incluse et plus ou moins étendue au sein du squelette de la mandibule ou des maxillaires. Concernant l’évolution, après exérèse chirurgicale, les récidives sont rares.
Le kyste éruptif, forme particulière observée chez l’enfant est liée à une dilatation d’un sac folliculaire normal par un liquide séreux ou hématique autour d’une couronne d’une dent. Il disparaît après éruption de la dent.